Une question de la démocratie
Plusieurs de ceux qui soutiennent les propos du ministre de l'Intérieur, à peine inquiètes de cacher leur méfiance du peuple, parlent du risque d'un autre veto populaire. La voie parlementaire est ici, donc, une manière de circonvenir la volonté expresse des citoyens. Je l'ai caractérisé "honteux", et je garde ce jugement.
Quant au débat sur la représentation contre la participation directe aux démocraties, il me semble qu'il y a de bon lieu pour tous les deux. La méfiance de la citoyenneté que démontrent ces pro-européens me choque. Maintes et maintes fois ils parlent des "masses" avec un mépris global. Plus que des "pro-européens", ils font le chœur "l'Europe à tout prix". Ils sont comme les États-uniens qui chantent "La Sécurité n'importe quoi!" Dans cette instance, pourtant, les votants de la France et des Pays Bas ont entravé un document constitutionnel qui est allée trop loin dans la direction du libéralisme économique. Le chœur chantant l'hymne de l'Europe est aveuglé par son idée fixe et la leurre de bénéfices à court terme des marchés libres à tout et pour tout en cours de détruire la solidarité sociale des pays européens.
Pressé de discréditer mes propos soutenants la voie référendaire, l'un d'eux a ressorti les référendums nazis en oubliant apparemment que les nazis tenaient aussi les rênes de la législative. Tout le monde veut souiller leurs opposants d'une référence nazie, au point que --- malheureusement, car les nazis devraient rester une métaphore du mal -- de telles comparaisons deviennent de plus en plus sans sens ou de l'importance. Il serait plus pénétrant de se demander quelle est la relation entre la montée de l'extrême droit en Europe et la libéralisation des économies européennes. Il serait plus sage de reconnaître que la création du fascisme européen dans le mi-vingtième siècle avait lieu pendant une orgie pareille de la spéculation financière et de pareilles politiques libérales. L'expérience des Suisses des formes référendaire montre avec éloquence qu'il n'est pas de fait un utile des fascistes ou de ces terribles populistes.
Voilà une chose qui m'intrique. Pourquoi cette méfiance des populistes. Il dépend bien sûr de la sorte de "populisme" dont on parle. Pourtant, un discours sur les types de populisme reste un sujet pour un autre jour.